jeudi 20 janvier 2011

CURATOR : fonction, personne, outil, ou système ?


Beaucoup de buzz et de débats (1) en cette fin d’année 2010 et début 2011 sur le rôle du Curator dans ou autour des réseaux sociaux. Le mot n’est pas nouveau, il a déjà été utilisé dans divers contextes: musées et expositions (2), gestion de bibliothèques, gestion de la preuve légale …
L’équivalent français pourrait être « conservateur » ou « curateur », mots qui font appel à des notions juridiques différentes et complémentaires, le conservateur ayant une connotation de patrimoine historique, le curateur étant axé vers la préservation des actifs d’une succession ou des intérêts d’une personne incapable (3).
Le digital curation (4), « la conservation numérique » selon Wikipedia , « est la sélection, la conservation, l'entretien, la collecte et l'archivage des actifs numériques ».
Comment ces concepts peuvent-ils s’appliquer aux réseaux sociaux d’entreprise ?
Selon les objectifs poursuivis, un Réseau Social d’Entreprise, a plusieurs dimensions (non exhaustives) :
-          l’annuaire intelligent,
-          les espaces de collaboration et les bases documentaires associées,
-           les conversations et publications (blogs, chats, wikis …) …
Dans ces divers espaces / éléments, l’information peut être très structurée (données importées dans l’annuaire par la DRH), peu structurée (description des expériences, compétences, thèmes d’intérêt des personnes- si on a choisi la folksonomie sur ces thèmes), ou non structurée (les conversations).
Si on admet :
-          Que la production des collaborateurs (et clients, partenaires …) contient une Connaissance utile à l’entreprise, partageable et réutilisable,
-          Que le système de knowledge management de l’entreprise doit être alimenté par cette production « 2.0 »,
Alors, la « digital curation » prend un nouveau sens, et la fonction « curator » devient indispensable. Cette fonction peut être - a mon avis - couverte par un système automatisé géré par des hommes (pourquoi pas de façon collaborative) et des outils (par exemple les outils sémantiques de veille actuellement utilisés pour l’Intelligence Economique). La mise en place de ce système suppose une réflexion de l’entreprise et des choix (5 : decision tree) concernant les réseaux sociaux internes et externes à l’entreprise.
Le knowledge management - jusqu'à présent orienté principalement vers les documents et les communautés - enrichira alors le capital de Connaissances de l’entreprise de la substance issue des conversations, collaborations et échanges de toute nature.
 Comment repérer les pépites ? Un beau challenge, sans doute collectif !


 
Pour en savoir plus …
(2)-Musées - expositions
Museum as Platform; Curator as Champion, Smithsonian American Art Museum, Nov 2009
 (4)-Curator, Digital Curation :
DCC : cet article met en avant la notion de processus continu, de système et la valeur ajoutée
Digital Preservation Coalition http://www.dpconline.org/
(5) Ressources, sites, outils :
Digital Preservation Jargon Buster www.dpconline.org/publications
Comparison of Methods & Costs of Digital Preservation  http://www.ukoln.ac.uk/services/elib/papers/tavistock/hendley/hendley.html
International Digital Curation Conference Dec 2010 (slides téléchargeables dans le programme)  http://www.dcc.ac.uk/webfm_send/315
DPC Digital Preservation Handbook  http://www.dpconline.org/advice/preservationhandbook
National Library of Canada - Networked Electronic Piblications Policy and Guidelines                      http://epe.lac-bac.gc.ca/100/200/301/nlc-bnc/networked_epubs-ef/9/8/index-e.html#i  (EN)

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