Car le web sert essentiellement à apprendre. C'est n'est pas un hasard si le KM
est né avec le web, car les Knowledge Managers sont les premiers à avoir
compris que la révolution du web était en réalité une révolution dans les modes
d'apprentissage (learning), bien avant la communication ou les transactions
commerciales. Il fallait donc apprendre à domestiquer le web, à surfer sur la
vague, et c'est ce que nous avons tous fait dans nos entreprises. Nous étions
des visionnaires et des expérimentateurs. Nous sommes des enfants du
web. Mais le web évolue tellement vite que nous devons aussi réinventer
notre métier en permanence, et rajouter à la panoplie de nos outils des
nouvelles techniques d'apprentissage qui viennent du monde du web: aux
taxonomies, ontologies et mots-clés, il a fallu ajouter les communautés et les
réseaux sociaux, et maintenant les jeux, la simulation et la modélisation.
Le KM était
par essence une sous-fonction support, souvent portée par la DRH, la DIRCOM ou
la DSI. Avec les web des objets, le système d'information de l'entreprise EST
désormais l'entreprise. Il faut apprendre ou mourir. La DSI ne peut donc
plus se cantonner dans un rôle de fonction support, et le KM non plus. Notre rôle sera toujours d'être à
l'avant-garde de l'entreprise digitale, et d'en comprendre un peu avant tout le
monde les ressorts, les effets et les implications, afin de la maîtriser.
Nous savons, nous, que la révolution digitale s'accompagne de remises en
question fondamentales en terme de stratégie, d'organisation et d'attitudes.
Il me semble
que le message principal que nous devons adresser à nos chefs c'est que le web,
et tout particulièrement l'Internet des objets donne soudain une valeur
considérable à l'information bien maîtrisée, qui devient, encore plus que par
le passe, un actif stratégique.
Tant que
l'information est traitée par des machines ou utilisée en mode
"information up / implémentation down" pour piloter (rapports
d'activité) ou influencer (PUB, communication officielle) cela ne nous concerne
pas en tant que Knowledge Managers, car c'est de l'information fongible et
sans grande valeur dans le temps. Mais dès qu'elle est produite et consommée
par des personnes dans un but d'apprentissage et d'aide à la
décision, alors nous devons être en première ligne. Si nous ne le sommes
pas, alors la qualité de ces systèmes s'en ressent. Ils deviennent inefficaces,
entropiques, toujours recommencés. Nous sommes les les premiers à savoir que la
construction de la connaissance collective en tant qu'actif exige qu'on s'y
intéresse en tant que telle, et que c'est toujours une réflexion sur
l'organisation à mettre en place pour tirer le meilleur parti des outils qui
permettent de la créer, de l'enrichir et de la diffuser. Et c'est toujours une
organisation plus horizontale, moins centralisée, plus agile... Sinon, à quoi
bon encourager la polyvalence des collaborateurs? A quoi bon leur permettre
d'apprendre ?
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